Réponses aux objections faites à la métaphysique
On découvre aujourd'hui l'oeuvre essentielle de Giambattista Vico (1668-1744). En réaction contre Descartes qui veut dépasser le savoir des anciens trop lié au vraisemblable et fonder l'édifice des sciences, à l'aide de la seule raison discursive, sur le socle des vérités mathématiques, Vico défend l'ingenium, faculté d'imagination, d'invention et de création, et propose par ailleurs, selon la formule de Michelet, « une admirable protestation de cette partie de l'esprit humain qui s'appuie sur la sagesse du passé ». Descartes n'a-t-il pas remplacé le dogmatisme scolastique par un formalisme stérile ? Et sacrifié au « Sujet pensant » les valeurs de l'humanisme, de la morale sociale et de la « sagesse » civile ? Il faut alors tout relier : la logique, la physique et la morale, sans oublier la médecine, le droit, l'étude des langues et l'étymologie, la « philologie » enfin, science générale des « traces » laissées par les nations. Le texte s'unifie sous l'autorité d'une métaphysique immémoriale, tirée des mots latins hérités des anciens peuples italiques.
On lira ici deux réponses déterminantes aux Objections (également traduites) faites à sa Métaphysique (De l'antique sagesse de l'Italie retrouvée dans les origines de la langue latine). Vico espère relativiser ainsi la philosophie de son rival français et redonner à l'Italie une part de son lustre perdu.