La représentation du discours autre dans À la recherche du temps perdu, depuis son fort signalement jusqu'au débordement de ses marques, montre combien le narrateur est aux prises avec l'hétérogénéité discursive qui habite son dire, et combien y travaillent des dynamiques, de traduction et d'exploration des possibles fictifs, transversales à l'oeuvre. Les configurations de cette représentation prêtent le jeu de cette altérité énonciative à celui d'une polyphonie ironique. Reposant sur un système énonciatif mis sous tension par diverses non- pertinences, elle y cristallise l'historicité de ce discours : celle de la société française à l'époque de Proust, et celle du relativisme, à la croisée du perspectivisme et d'une possible échappatoire à la perte du Temps.