« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu en esprit et en vérité et tu ne feras pas d'images saintes », commande l'Ancien Testament. Dès lors, à défaut de pouvoir représenter Dieu, comment se le représenter ? Passé l'interdit, comment donner forme à ce qui pour certains est un simple symbole de la divinité, pour d'autres un objet de prière, pour d'autres encore un véritable témoignage de la présence divine ?
Au cours de l'histoire, les grandes traditions religieuses ont donné des réponses différentes : c'est l'interdit biblique de toute représentation et le refus des idoles pour les israélites et les musulmans ; c'est l'épanouissement lumineux de l'art de l'icône dans la chrétienté orientale ; ce sont également les multiples créations de l'art religieux occidental. En même temps, la question de la représentation du divin a toujours suscité de violentes querelles et ce, jusqu'à aujourd'hui.
Il n'est donc jamais anodin, souligne Michel Feuillet, de vouloir représenter Dieu. Car c'est s'ouvrir au risque de l'infini.