Sa mère lui a confié dans un soupir que, la veille de
sa naissance, son père avait besoin de souffler et qu'il
était sorti prendre l'air.
Alizé en déduit que le père qu'elle n'a jamais vu
est le Vent. Ni plus ni moins. Mi-dieu, mi-force de la
Nature.
Exceptionnel et grandiose, en tout cas.
Aussi, quand au cours de vacances au bord de la
mer elle tombe amoureuse du beau moniteur de
windsurf, Alizé pense que son destin s'accomplit : la
fille du Vent ne peut s'unir qu'à un sublime sportif
qui ne manque pas d'air...
Mais voilà qu'un jour, enhardie, elle dérive trop
loin, perd tout le monde de vue et arrive au bord de
la terre : un précipice, précédé d'une plage de ciment.
Et sur cette plage, deux canapés en velours côtelé
jaune. Sur celui de gauche, un écriteau, «Réservé à
ceux». Elle choisit l'autre.
Sans pouvoir deviner ce qui l'attend.