Élie Cousseau, Louis Michaud, deux grandes figures de la Résistance en Deux-Sèvres, deux héros de cette Armée de l'Ombre, si présente et si silencieusement efficace dans notre département dont la mission première était la préparation et la protection du débarquement.
Élie Cousseau, qui s'engage sans hésiter contre l'occupant avec le courage et l'enthousiasme de ses 18 ans ; Élie qui va vivre, au sortir de l'adolescence, un atroce cauchemar et découvrir, à 19 ans, la monstruosité des hommes, le summun de l'horreur à bord du Rheinfels Bremen dans la baie de Lübeck.
Louis Michaud, le héros si modeste, si discret, d'une valeur exceptionnelle et d'un courage exemplaire : « Il prend plus de risques que tous les autres réunis... Louis Michaud a accompli pendant plus de trois années, des missions périlleuses dans toute la France... tantôt en Zone Sud, tantôt sur la frontière espagnole, tantôt en Normandie, tantôt en Belgique » diront ses compagnons de lutte belges, français et britanniques.
Louis Michaud, n° 2 du très important réseau de renseignements franco-belge « Delbo-Phénix », dirigé par le Belge Jean Depraetere, alias « George », dépendant des services de sécurité belges à Londres et des services britanniques et dont le QG était à Niort.
En visite officielle à Niort après la Libération, l'Ambassadeur de Belgique en France avait déclaré : « Il n'y a pas de ville en France à laquelle nous devons autant que la ville de Niort ».
Ni l'un, ni l'autre n'a écrit ses souvenirs. Ils avaient fait leur devoir, rien que leur devoir ; le reste ne concernait qu'eux-mêmes. Notre chance fut que deux personnes, Brigitte Blot de La Peyratte pour Élie, Michel Grimault, son neveu, pour « Petit Louis », eurent l'idée d'enregistrer les souvenirs racontés en de très rares occasions. Ce sont ces textes que l'UNADIF 79 a voulu rendre publics à l'occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Libération des camps nazis.
L'Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus des Deux Sèvres (ADIF 79), devenue l'UNADIF 79, est membre de L'Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles (UNADIF), l'une des trois grandes Fédérations regroupant les Déportés et Internés de France, les deux autres étant, l'une la FNDIRP (Fédération nationale des Déportés, Internés, résistants patriotes), l'autre la FNDIR (Fédération nationale des Déportés, internés de la Résistance). Ces organismes sont nés au retour des Déportés survivants dans le but, d'une part de venir en aide aux Déportés malades et aux familles de disparus, d'autre part pour tenir l'engagement solennel pris, dans les camps de la mort, par les survivants auprès de leurs camarades mourants : témoigner de l'horreur inimaginable qui avait été leur quotidien dans ces camps ; dire l'impensable, le monstrueux, la sauvagerie dont ils avaient été victimes.