La résurrection du Christ est l'affirmation centrale de la foi chrétienne. « Si le Christ n'est pas ressuscité », n'a pas craint d'affirmer saint Paul, « notre prédication est vaine, et vaine aussi est notre loi » (1 Co 15, 14). Bien que cet événement mystérieux n'ait pas eu de témoin oculaire, il a été évoqué et célébré dans l'art d'inspiration chrétienne dès les premiers siècles et jusqu'à nos jours. Mais de quelle manière ?
Cet ouvrage présente une sélection de 35 oeuvres d'origines géographiques diverses, sur des supports et dans des formats très variés, pour des usages différents. La plus ancienne remonte aux années 400 et la plus récente date de 2014. Chacune d'elles est d'abord soigneusement reproduite en pleine page et commentée avec les ressources de l'exégèse, de l'histoire de l'art et de la théologie et le secours éventuel de reproductions de détails.
Il s'en dégage au total une tension parlante et féconde entre la tendance dominante dans l'art d'Occident jusqu'au XXe siècle exclu, de représenter la résurrection du Christ comme une triomphale sortie du tombeau, suivie immédiatement d'une lévitation évoquant l'Ascension, tandis que l'art d'Orient a suivi, jusqu'à nos jours inclus, majoritairement, une tout autre piste, celle des effets salvifiques de la descente du Christ aux enfers, c'est-à-dire dans le domaine des morts, où il commence par extraire « à bras fort et à main étendue » les Justes de l'Ancienne Alliance, au premier rang desquels Adam et Ève.
L'ouvrage comble une étrange lacune - il n'existait pas de livre de référence sur ce sujet essentiel - et présente sous un jour nouveau à la lois la bipolarité de l'art chrétien et les récentes remises en question du concept même de Résurrection chez les théologiens européens de la décennie écoulée.