1920-1939 : cette dernière période de l’œuvre de Freud marque le tournant de la pulsion de mort et les remaniements théoriques qu’elle implique. Les Nouvelles conférences, tout comme Inhibition, symptôme, angoisse se lisent dans la suite des élaborations d’Au-delà du principe de plaisir qui ouvre ce tome. « Comme un feuilleton où l’auteur se laisse surprendre par chaque épisode », Freud accepte, selon ses propres termes, de se laisser saisir par la vérité qu’il rencontre dans la clinique. Ces dernières années le montrent aux prises avec l’hypothèse de la pulsion de mort, insistante invitation au retour à l’inanimé et à la décomposition du lien. Il pense ainsi le lien social et la civilisation, à partir de ces nouvelles intuitions : L’avenir d’une illusion, Malaise dans la civilisation, L’homme Moïse montrent l’ampleur du mouvement réflexif et la manière dont il ne peut éviter cette pulsion destructrice, jamais plus clairement énoncée que dans sa réponse à Einstein, Pourquoi la guerre ? Le débat sur la technique analytique n’est pas en reste, Freud prend ses distances avec Rank, s’oppose à Ferenczi : le transfert est mis à la question tout comme le temps de la cure. Freud nous laisse en héritage des textes que l’histoire de la psychanalyse perçoit comme inépuisables : Analyse sans fin et analyse avec fin et Constructions dans l’analyse. La correspondance avec Ferenczi et Lou Andréas Salomé, résumée dans ce volume, laisse entendre également l’homme Freud dans ces années noires.