Réssurrection de Jésus et résurrection des morts
La fresque reproduite sur la couverture de ce livre est couramment désignée comme une « descente aux enfers ». Elle est beaucoup plus que cela. Le mot inscrit au-dessus de la tête du Christ ne laisse aucun doute : c'est une anastasis, une résurrection.
Le Christ ressuscité domine la composition de sa taille et de son éclat. La blancheur fulgurante dont parle le récit de la Transfiguration est ici éclipsée, car la gloire éphémère dont Jésus a été revêtu sur le Thabor est maintenant manifeste pour l'éternité. La blancheur du vêtement est encore amplifiée par celle de la mandorle. Cette immense auréole qui enveloppe son corps suggère l'énergie rayonnante et victorieuse du Ressuscité. Drapé de lumière, il apparaît dans cette clarté surnaturelle pour ce qu'il est désormais : vainqueur de la mort et maître de la vie.
Sa taille gigantesque symbolise la puissance de Celui qui foule aux pieds les portes de l'enfer. La promesse est accomplie ; les portes de l'Hadès n'ont pas prévalu, elles ont été défaites, disloquées. Premier-né d'entre les morts, Prince de la vie, le Ressuscité attire à lui d'un geste irrésistible Adam et Ève pour les introduire dans le royaume de la vie sans fin. Ils sont entourés de la foule des saints de l'Ancien Testament, qui attendaient que le Rédempteur vînt leur ouvrir les portes du paradis restées closes après la faute du premier couple.
Avec Adam et Ève, nous sommes tous concernés. Notre humanité entière avait été entraînée par eux dans la mort, nous les suivons maintenant dans la vie où nous appelle le Ressuscité ; « Éveille-toi, ô toi qui dors. Éveille-toi d'entre les morts et le Christ t'illuminera. »
La geste divine que le génie du peintre a si magistralement exprimée, ce livre s'efforce plus modestement d'en rendre compte, pour autant que la chose est possible. C'est en tout cas à cette lumière qu'il a été conçu. À cette clarté aussi qu'il souhaite être lu.