Le musée Victor Hugo, entièrement dévoué au souvenir de Léopoldine, fait de la maison
Vacquerie, à Villequier, en Seine-Maritime, un des haut-lieux de la mémoire littéraire française.
Il fut inauguré en 1959 en bordure de Seine, dans une partie de l'ancienne propriété de l'armateur
havrais, Charles-Isidore Vacquerie dont l'un des fils, Auguste, admirateur de Victor Hugo, avait
fini par être reçu par la famille du poète. Mme Hugo effectua plusieurs séjours l'été à Villequier avec
ses enfants. Un mariage entre
Léopoldine Hugo et Charles
Vacquerie, et surtout leur tragique
disparition par noyade en
Seine, achevèrent de sceller à
jamais le destin des deux
familles.
Victor Hugo s'intéressait à la
photographie. C'est en évoquant
un travail de reportage
suggéré par le poète à ses deux
fils et à Auguste Vacquerie pour
les occuper dignement lors de
l'exil de Jersey, dès 1852, que
l'idée est venue d'associer un
photographe et un écrivain sur
ce lieu de mémoire.
C'est ainsi, à l'initiative du
musée, que le photographe
Jean-Luc Chapin et l'écrivain
Philippe Vilain se sont rendus à
plusieurs reprises à Villequier,
le long de la Seine, dans la
forêt, dans le village, dans le
cimetière où les tombes confirment
la tragique noyade de
Léopoldine et son jeune époux
Charles, à la découverte de
témoignages, de signes forts,
sur les traces des deux familles
Hugo et Vacquerie.
Ils en rapportent un parcours
d'images et de mots, qui pourrait
être celui du visiteur d'aujourd'hui et de demain. Dans ce Retours à Hugo, et ces Fragments autour
de Villequier, suggérées par les lieux, ce sont leurs émotions et leurs impressions croisées qui font l'originalité
de ce livre, ni guide de visite ni catalogue d'exposition, ouvrage précieux et rare sur le deuil,
la mémoire, la littérature et la photographie.