Rêveries
Dans son travail, au quotidien, l'analyste produit des images, crée des récits, décrypte des significations. La « formation de l'image » est le fruit d'un processus de digestion au cours duquel la sensorialité, les proto-émotions et les excitations les plus variées sont converties en un pictogramme émotif : tout ce qui se bousculait jusqu'alors péniblement au portillon accouche ainsi d'un tableau, d'une représentation visuelle de l'esprit qui apaise les tensions. C'est un processus bien connu qu'en psychanalyse on appelle la rêverie.
S'il a consacré de nombreux travaux à l'élaboration théorique de ce processus, le psychanalyste italien Antonino Ferro est ici avant tout un écrivain qui raconte ses propres rêveries, les fantasmes qui l'accompagnent au-delà de la séance d'analyse. Il en résulte des récits courts aux accents surréels ou grotesques, des aphorismes cruels et fulgurants : des histoires dotées d'une vie propre qui nous font songer à Lewis Carroll, à Kafka ou à Poe...