Nos élites dirigeantes ont le travers de confondre leur incontestable essoufflement et les indices de leur sortie de jeu prochaine avec cette «fin de la politique» qui les arrangerait tant.
Fini l'art et le courage de gouverner, tout ne serait plus que «gouvernance»! Néant de la pensée et de l'action: des élections transformées en concours de beauté entre candidats aux programmes interchangeables, des ambitions personnelles et claniques à foison, et de beaux débats sur les «valeurs» pour couvrir le tout!
Mais cette mauvaise comédie, à laquelle ont rallié leur panache rose nombre de ceux qui s'imaginent peut-être encore porter les chances du changement, ne fait déjà plus recette. De 21 avril en 29 mai, l'urgence est claire, il faut oser refaire de la politique, et donc d'abord faire revenir la politique, au sens noble, dans les têtes et les programmes.
À cet égard, l'idée républicaine, paradoxalement, reste une idée neuve. Après des décennies de détours utopiques ou à l'inverse d'asservissement aux supposées lois de l'économie, nous sommes loin d'en avoir épuisé ou même deviné tout le potentiel. Elle seule, ce livre prétend le démontrer, permet de redéfinir un idéal libérateur pour notre époque.
Des citoyens libres dans une république émancipée: voici, confortées par des analyses de fond, des orientations et les linéaments d'un programme social-républicain.