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Marie-Therese CAM. - Le lexique d'Apsyrtos, source de Vegece (mulom. 3, 13, 4) (p. 7-26)Une recette fortifiante, appelee poudre du quadrige, destinee aux chevaux extenues par une course effrenee, est transmise par Vegece seul (mulom. 3, 13, 4), qui l'attribue a l'hippiatre grec Apsyrtos, du traite duquel il avait une version latine. Plusieurs denominations d'ingredients posent des difficultes textuelles et d'interpretation. La restauration du texte fait apparaitre trois hapax translitteres du grec, cassiam asmalitem (cannelle qui fait passer l'asthme ), herbam d(e)rosinam ( herbe a la rosee, betoine), gessemanticam (terre sigillee), et un hapax latin, albimannam (oliban, encens blanc), d'autant plus inattendus qu'ils ont des equivalents latins et grecs usuels?: on attendait ad suspirium, betonica, Lemnia ou sphragis, manna turis. Pour les justifier, nous avancons l'hypothese que la recette a subi deux traductions du iie siecle au ive siecle, passant du latin (langue originelle) au grec (traduction d'Apsyrtos), puis du grec au latin (par le fait du traducteur anonyme), etat dans lequel Vegece la recoit, avant qu'elle soit revisee puis retraduite en grec par un erudit byzantin du ve siecle.Morgane CARIOU. - Le topos de l'ineffable dans les catalogues poetiques (p. 27-58) La presente contribution s'interesse aux formes, origines et fonctions, dans les catalogues de la poesie epique et didactique d'epoque imperiale, d'une preterition en vertu de laquelle le poete confesse ne pas pouvoir venir a bout de la matiere qu'il s'apprete pourtant a enumerer. Apres avoir etudie l'usage de cette remarque preliminaire dans la poesie archaique et son opposition a la posture choisie par Nicandre, cet article examine son devenir et ses mutations dans la poesie augusteenne puis dans la poesie grecque d'epoque antonine. Ce faisant, il entend montrer que le recours a ce topos dans l'introduction d'un catalogue peut etre compris a la lumiere des theories antiques de l'exorde?: le poete, en affichant son honnetete et sa modestie, cherche a susciter attention et bienveillance tout en faisant l'eloge de son sujet. L'etude de ce procede permet donc d'aborder par un biais precis la question de la rhetorisation de la poesie imperiale.Marie-Therese CAM. - The lexicon of Apsyrtus, Vegetius' source (mulom. 3, 13, 4) (p. 7-26)Only Vegetius (mulom. 3, 13, 4) transmits a recipe called 'A Race-horse Powder', whose invention he attributes to the Greek veterinary writer Apsyrtus, which proves that he had access to a Latin translation. The composition is supposed to strengthen worn out race-horses after the strain of a race. The recipe has some ingredients that can not be found in other sources and whose names have probably been corrupted. My corrections result in three new words, transliterated from the Greek and not attested elsewhere, cassiam asmalitem (cinnamon 'for the relieve of asthma'), herbam d(e)rosinam ('dewy plant', i.e. betony), gessemanticam (terra sigillata), and one Latin term, albimannam (olibanum, frankincense). It is surprising to be faced with these terms since Greek and Latin had several other and much more common words to designate the same plants, i.e. ad suspirium, betonica, Lemnia or sphragis, manna turis. In order to account for the presence of those rare terms, I argue that they are the result of two consecutive processes of translation, first from Latin to the Greek source used by Apsyrtus and then from Apsyrtus' Greek treatise to its Latin translation which served as a source for Vegetius?; finally, in the middle of the 5th century, Vegetius' treatise was in its turn translated into Greek by an unknown Byzantine scholar.Morgane CARIOU. - Le topos de l'ineffable dans les catalogues poetiques (p. 27-58) La presente contribution s'interesse aux formes, origines et fonctions, dans les catalogues de la poesie epique et didactique d'epoque imperiale, d'une preterition en vertu de laquelle le poete confesse ne pas pouvoir venir a bout de la matiere qu'il s'apprete pourtant a enumerer. Apres avoir etudie l'usage de cette remarque preliminaire dans la poesie archaique et son opposition a la posture choisie par Nicandre, cet article examine son devenir et ses mutations dans la poesie augusteenne puis dans la poesie grecque d'epoque antonine. Ce faisant, il entend montrer que le recours a ce topos dans l'introduction d'un catalogue peut etre Morgane CARIOU. - Il topos dell'ineffabilita nei cataloghi poetici (p. 27-58) compris a la lumiere des theories antiques de l'exorde?: le poete, en affichant son honnetete et sa modestie, cherche a susciter attention et bienveillance tout en faisant l'eloge de son sujet. L'etude de ce procede permet donc d'aborder par un biais precis la question de la rhetorisation de la poesie imperiale.Morgane CARIOU. - Il topos dell'ineffabilita nei cataloghi poetici (p. 27-58)Il presente contributo analizza le forme, le origini e le funzioni delle preterizioni con cui gli autori di poesia epica e didascalica di eta imperiale dichiarano di non poter affrontare in modo esauriente tutta la materia che stanno enumerando. Dopo aver osservato l'uso di una tale considerazione iniziale nella poesia arcaica e come essa si opponga alla posizione adottata da Nicandro, l'articolo esamina il divenire e le trasformazioni nella poesia augustea e poi nella poesia greca di eta antonina. In tal modo, si intende dimostrare che l'uso del topos dell'ineffabilita nell'introduzione di un catalogo si comprende meglio alla luce delle teorie anti che sull'esordio?: dichiarazioni di modestia e di onesta da parte del poeta tradiscono la volonta di ottenere l'attenzione e la benevolenza del pubblico. Lo studio di questo procedimento permette cosi di considerare, a partire da un caso specifico, l'importanza della retorica nella poesia di eta imperiale.Alessandra COPPOLA. - L'Apoteosi di Arsinoe di Callimaco?: una regina e i suoi modelli (p. 59-64)L'articolo indica alcuni riferimenti poetici nell'Apoteosi di Arsinoe che sembrano ricollegare la figura della regina a modelli femminili paradigmatici a indicazione di virtu private e pubbliche.Alessandra COPPOLA. - The Apotheosis of Arsinoe by Callimachus?: a queen and her models (p. 59-64)This paper focuses on some poetical references in the Apotheosis of Arsinoe which might compare the queen with ideal models for private and public virtues.Eric DIEU. - L'etymologie du verbe latin subo (p. 65-89)Le verbe latin subo etre en chaleur, etre en rut (anciennement en parlant d'animaux femelles) n'a pas d'etymologie sure. Cet article propose un rattachement de ce verbe a la racine indo-europeenne *k(u)?seub?h-, qui denotait l'idee d'agitation, de secousse, de tremblement, de balancement (cf. sanskrit k?ubh- etre agite, etre secoue, trembler, etre en mouvement, polonais chybac balancer, agiter, etc.). Ce verbe latin aurait connu une restriction de ses emplois au domaine sexuel en parlant d'abord d'animaux en rut, puis, secondairement, de femmes en chaleur, et meme d'etres humains en general, voire de divinites. La conservation de ce verbe en latin serait alors un archaisme de la langue technique des eleveurs.Eric DIEU. - Zur Etymologie von lateinisch subo (p. 65-89) Fur das lateinische Verb subo "in der Brunst sein" (ursprunglich von weiblichen Tieren) hat sich noch keine sichere Etymologie gefunden. Im vorliegenden Aufsatz wird vorgeschlagen, dass dieses Verb von der indogermanischen Wurzel *k(u)?seub?h- "ins Schwanken geraten" zuruckgeht (vgl. ai. k?ubh- "schwanken, in Schwankung geraten, zittern, in Bewegung geraten", poln. chybac "schaukeln, hin- und herbewegen", usw.). Im Latein wurde die Bedeutung dieser indogermanischen Wurzel auf den sexuellen Bereich beschrankt (ursprunglich von brunstigen Tieren und dann von Frauen, ja sogar Mannern und Gottern). Lat. subo wurde also in der Fachsprache der Viehzuchter bewahrt.Lorenzo FERRONI et Luca GILI. - Syllogistique et mereologie chez Alexandre d'Aphrodise.Remarques textuelles sur deux passages difficiles du commentaire aux Premiers Analytiques (p. 91-110) Le texte du commentaire d'Alexandre d'Aphrodise au premier livre des Premiers Analytiques d'Aristote n'a recu qu'une seule edition critique, publiee en 1883 par M. Wallies. Meme s'il s'agit d'un travail excellent - du meme niveau, sans doute, que les editions Wallies des Topiques, des Refutations Sophistiques et du commentaire d'Alexandre aux Topiques?-, il y a des passages ou les solutions choisies par l'editeur ne sont pas satisfaisantes. Dans le present article, on examine deux de ces passages?: in An. Pr. 60.21-25, ou Alexandre discute le syllogisme categorique Darii, et in An. Pr. 129.33-130.13, ou le commentateur se concentre sur le probleme de la validite de la formule syllogistique Barbara LX-L..Lorenzo FERRONI et Luca GILI. - Syllogistic and Mereology in Alexander of Aphrodisias. Remarks on Alexander's Commentary on the Prior Analytics (p. 91-110). The text of Alexander of Aphrodisias' commentary on Aristotle's Prior Analytics has been critically edited only once, in 1883, by M. Wallies. Even though it is an excellent edition - certainly of the same level as Wallies' editions of Aristotle's Topics and Sophistical Refutations, and of Alexander's commentary on Aristotle's Topics -, there are passages where Wallies' solutions do not seem convincing. In this article we analyse two passages of this kind?: in An. Pr. 60.21-25, where Alexander discusses the categorical syllogism Darii, and in An. Pr. 129.33-130.13, where the commentator focuses on the problem of the validity of the syllogistic formula Barbara LX-L.Carlo M. LUCARINI. - Gli Anapesti di Plauto e di Seneca (p. 111-135) I Marschanapaste del dramma greco furono divisi in dimetri dai filologi alessandrini. Questa divisione (che riflette una tendenza sintattica) influenzo profondamente i drammaturghi romani. Plauto compose veri dimetri anapesti talvolta in serie ?at? st, talvolta (e piu frequentemente) facendone settenari o ottonari, ma egli non ne compose serie ?at? s?st?a (come credono di solito gli studiosi)?; la maggior parte di queste supposte serie ?at? s?st?a vanno, invece, interpretate come ottonari mescolati a settenari. Gli anapesti di Seneca devono essere interpretati sempre come dimetri mescolati a monometri (il poeta pone iato e indifferens solo in fine di dimetro, mentre la sinafia termina dopo ogni monometro?: un comportamento di cui non so indicare paralleli).Carlo M. LUCARINI. - The Anapests of Plautus and Seneca (p. 111-135)Greek Marschanapaste were first divided into dimeters by Alexandrian philologists. This division (that reflects a syntactical tendency) influenced Roman dramatists deeply. Plautus composed real anapaestic dimeters sometimes ordering them as a ?at? st series, sometimes (and more frequently) coupling them as septenarii or octonarii, but he did not compose ?at? s?st?a series (as scholars generally suppose) and most of these series are more conveniently interpreted as octonarii mixed with septenarii. Seneca's anapaests should still be interpreted as dimeters mixed with monometers (the dimeters are marked off by hiatus and indifferens, while sinaphia strangely enough operates only within a monometer).Christine MAUDUIT. - Quel oeil pour OEdipe Note de critique textuelle et d'interpretation (Sophocle, OEdipe a Colone, v. 866) (p. 137-150)L'article reexamine la construction et le sens du vers 866 d'OEdipe a Colone et propose, sur la base de considerations philologiques, syntaxiques et semantiques, de faire porter l'adjectif non sur ?a, selon l'interpretation traditionnelle ( mon oeil sans defense, designation metaphorique d'Antigone), mais sur e, dans une construction proleptique. L'adjectif, qui exprime un etat de nudite resultant d'une privation, servirait en ce cas la representation de l'etat de denuement absolu dans lequel se retrouve OEdipe, prive de sa fille Antigone que Creon vient de lui ravir. Cette hypothese interpretative, qui donne un sens plus satisfaisant a l'adjectif que dans l'interpretation courante, cadre bien, par ailleurs, avec la teneur de la replique d'OEdipe, qui est une denonciation de la violence exercee sur lui par Creon, et dont ses filles sont l'instrument.Christine MAUDUIT. - OEdipus' eye: a critical note on the interpretation of Sophocles, OEdipus Coloneus, 866 (p. 137-150)In this paper, I question the usual interpretation of OEdipus Coloneus, 866. Considering the precise meaning of the adjective (bare, deprived of something), I propose to refer it not to ?a (designating Antigone, both in proper and metaphorical sense), as it is usually understood, but to e, in a proleptic construction. OEdipus would depict himself as, because he finds himself deprived of Antigone's presence and assistance, as a result of the violence of Creon.Andrei TIMOTIN. - Contrainte et persuasion dans la priere. Un aspect de la polemique entre Porphyre et Jamblique (p. 151-165) Dans la Lettre a Anebon, Porphyre attache une importance particuliere a la question de savoir si les prieres peuvent persuader (pe e ) les dieux et exercer une contrainte ( ) sur eux, en influencant ainsi leurs decisions. L'article met en evidence son arriere-plan platonicien et le role de Plotin dans sa fortune neoplatonicienne. Il etudie egalement la reaction critique de Jamblique a cette question, dans sa Reponse a Porphyre (De mysteriis), en examinant son fondement doctrinal, ainsi que ses affinites avec la perspective stoicienne sur la priere.Andrei TIMOTIN. - Coercion and Persuasion in Prayer. An Aspect of the Polemic between Porphyry and Iamblichus (p. 151-165) In the Letter to Anebo, Porphyry attaches particular importance to determining whether prayers can persuade (pe e ) gods and coerce ( ) on them, thus influencing their decisions. The article highlights the Platonic background of this very question and Plotinus' role in its Neoplatonic reception. It also examines Iamblichus' critical reaction to the same question in De mysteriis, examining its doctrinal basis and its affinities with the Stoic perspective on prayer.Generalites Recommandations aux auteursLa Revue de Philologie publie des articles rediges dans toute langue europeenne de communication scientifique. Toute proposition d'article soumise a la redaction doit etre accompagnee: - d'un resume redige dans la langue de l'article (maximum 1 000 signes) - d'un second resume dans une autre langue vivante, titre de l'article inclus (maximum 1 000 signes) - d'une proposition de titre courant dans la langue de l'article (maximum 50 signes) - de l'indication de l'etablissement de rattachement de l'auteur (universite, CNRS, code et acronyme du laboratoire le cas echeant, etc.) Les articles, sauf exception autorisee par la redaction, ne devront pas exceder 66 000 signes. Les articles proposes seront adresses en tirage papier au domicile personnel des directeurs (pour le grec Philippe Hoffmann, 10 rue Euryale Dehaynin, 75019 Paris; pour le latin Philippe Moreau, 25-31 rue Pradier, 75019 Paris), et en documents attaches (sous les deux formats .doc et .pdf) a leur adresse electronique (philippe.hoffmann@ephe.sorbonne.fr; moreau@univ-paris1.fr). La structure de l'article propose pourra etre indiquee en utilisant la hierarchisation suivante: 1. 1.1., 1.2..... 1.1.1., 1.1.2.... 1.2.1., 1.2.2...., etc. 2. 2.1., 2.2..... 2.1.1., 2.1.2.... 2.2.1., 2.2.2...., etc. L'utilisation de l'italique ou du gras pour les titres de parties ou de sous-parties est a proscrire. Les textes doivent imperativement etre composes en police Unicode (pour toute information, vous pouvez consulter le site du Departement des sciences de l'Antiquite de l'Ecole normale superieure: http: //www.antiquite.ens.fr/ressources/outils-logiciels/article/p