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On n’accuse plus, en général, à tout le moins en Occident, les textes littéraires de dire des niaiseries, des menteries ou de propager des pensées, des pratiques douteuses, immorales, délirantes et puantes. On les réduit à une facette de l’industrie du livre, elle-même facette de l’industrie culturelle, elle-même facette de l’industrie tout court. C’est encore plus efficace. Mettre un texte à l’index peut s’avérer contre-productif et contraire au résultat visé; l’ostraciser, c’est parfois susciter à son égard tantôt un peu de désir, tantôt beaucoup de curiosité. C’est aussi lui donner du poids, de la considération. C’est, bref, le prendre au sérieux. C’est peut-être bien là que se situe l’innovation des temps présents dans notre façon d’être désemparés devant la littérature. Celle-ci, comme tout ce qui relève du sensible et du sens, est désormais inconcevable. C’est tout de suite éclatant dans l’attention de plus en plus moribonde que notre ministère de l’Éducation lui accorde. C’est également tonitruant dans la façon dont la plupart des médias en font état.