Du meurtre du pasteur Doucé à l'affaire de Carpentras, les RG n'ont cessé de défrayer la chronique. Mais que font vraiment ces 3800 fonctionnaires répartis sur tout le territoire ?
Après vingt ans dans la police et treize ans aux RG - jusqu'à ce que la hiérarchie monte contre lui une spectaculaire affaire qui lui coûtera son poste - Patrick Rougelet, ex-commissaire principal, connaît les arcanes d'une maison dont il dévoile ici la face cachée.
Créée sous Vichy, cette police politique n'a cessé de prendre de l'importance. De Sartre à Montand, de Giscard à Sarkozy, elle enquête - parfois de façon fantaisiste - sur tous ceux qui ont une parcelle d'autorité ou d'influence. La section «presse» a ses informateurs dans les journaux, ce fut notamment le cas au Monde. La section «politique» suit de près les partis et les mouvements jugés subversifs.
Les RG sont ainsi devenus un Etat dans l'Etat. Les ministres de l'Intérieur s'en servent à l'occasion mais s'en méfient. Ce pouvoir clandestin s'est même intéressé au Président : le rôle du service dans l'affaire des diamants est ici raconté dans le détail. Depuis peu, il s'efforce aussi de freiner les instructions menées par certains juges dans des affaires sensibles. On ne s'étonnera pas dans ces conditions que les méthodes parfois utilisées (cambriolage, écoutes téléphoniques...) débouchent sur des scandales. Grâce à ses dossiers, la hiérarchie des RG traverse pourtant toutes les alternances. Pour combien de temps encore ?