Au XVIIIe siècle, qu'est-il juste de faire dire aux Nègres ? Sous quelles formes leur cède-t-on la parole dans la littérature européenne ? Certains discours se prêtent-ils mieux que d'autres à la citation ? Cette étude montre
que la transposition littéraire des paroles africaines est avant tout motivée par le désir de plaire au public. Des relations de voyage à leur compilation, les bons mots, les harangues, les dialogues rapportés des Africains obéissent aux règles d'écriture de la prosopopée. Puisant leur inspiration dans la littérature viatique, les textes abolitionnistes ajouteront leur pierre à l'édifice
d'une rhétorique nègre significative des représentations communes de l'Africain au XVIIIe siècle.