Après avoir dû abandonner ses positions en Syrie, l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem s’installa à Rhodes dans la première décennie du xive siècle. Il y demeura jusqu’en 1522, date à laquelle le sultan ottoman Soliman le Magnifique s’empara de la place après un siège de plusieurs mois. Cette présence à Rhodes et dans son archipel - le Dodécanèse - influença les chevaliers, qui devinrent des pirates redoutés. Ils créèrent un véritable petit État chrétien à la frontière des puissances musulmanes. L’ordre, à la fois religieux et militaire, devait en effet s’opposer à ses voisins « infidèles », mais il avait également à gérer un territoire et une population qui entretenait des liens réguliers et pacifiques avec Turcs et Arabes. Cette situation explique l’importance de l’empreinte des chevaliers à Rhodes, où ils contribuèrent à construire une société et une économie originales. Les témoignages de leur œuvre architecturale, bien conservés, sont impressionnants. Les chevaliers de Rhodes avaient su créer une « Rhodes des chevaliers », qui se développa au cours de deux siècles d’une histoire mouvementée. « Patrimoine de la Méditerranée » : une collection qui se propose de retrouver l’esprit des lieux, de les faire revivre à travers leur histoire, de susciter l’imagination du passé. Chaque ouvrage, s’appuyant sur les acquis les plus récents de la recherche, s’organise autour d’un thème privilégié.