L'air de rien, le rhum-limonade était plus sec que le mandarin-seltz.
C'est le roman de quelques saisons drolatiques en province, à Villeurbanne et ailleurs. D'un côté, un morceau de famille soumis ; de l'autre, un clan d'aventuriers dominé par l'éclairante figure de Jean la-Gueule-en-or. Entre deux séjours à l'ombre, l'irrégulier se fait placer de coûteuses prothèses dans la bouche.
Le récit d'une adolescence qui hésite entre le retrait paisible d'un père <<pupille de la nation>> et les tribulations d'une tribu brindezingue. A l'époque, on disait encore <<classe dangereuse>>. Ou <<famille tuyau-de-poêle>>. Quelles fripouilles que les honnêtes gens ! Dilemme : devenir mouton noir ou loup malin ?
Dans la vie comme dans les romans, rien de ce qui était inscrit n'arrive. Notre héros dévie, s'installe en marge, au hasard, dans une parenthèse entrouverte. Cinquante années de rigolades, en se moquant des aléas de l'Histoire, du mol choc des révolutions. Jouant de la paresse, des erreurs d'aiguillage. Voyage ininterrompu avec un amour fou pour la littérature.
Rhum-Limonade, comme deux petites notes d'une rengaine de Mouloudji : <<J'ai pas tué, j'ai pas volé>>. Le roman d'un demi-siècle dédié à ceux qui n'auront jamais d'histoire : escrocs, demi-sel, irréguliers. Ecrit dans l'admiration de La Jument verte et des Fleurs bleues.