Rien d'Officiel suivi de Ç
La littérature doit révéler le jamais vu, retourner le langage comme une terre fertile. Voyage poétique et initiatique dans le langage et dans la mort, celle que Ç réclame, celle qu'on lui refuse, celle qu'elle infligera pour être entendue, pour mettre la société des hommes face à son absurdité. Ç se gravera en vous comme un rêve persistant, comme cette ultime et incontournable compagne à qui elle se livre corps et âme et à laquelle personne n'échappe.
Ce matin ses cheveux tombent sur terre. Elle scrute le ciel, le renifle. Auraient-ils modifié les composants de l'air ? Son crâne sera bientôt semblable aux astres désespérément vides décorant l'univers. Ses yeux regardent les hommes, sans amour, sans haine, comme ce dieu silencieux l'observe depuis l'aube des temps. Ce matin Ç invente la mort, pour que les vivants n'oublient pas de scruter par l'orbite de l'os avec une certaine inquiétude. D'un geste hasardeux et efficace elle empoigne une mouche verte et la livre aux tortures de ses sucs gastriques... juste retour des choses. « Tout ce qui tombe m'appartient » grogne-t-elle.