Depuis quelques décennies, une théorie merveilleuse
enthousiasme les physiciens : la théorie des cordes,
qui stipule (en bref) que les particules élémentaires
- électrons, quarks, etc. - ne seraient pas ponctuelles
mais semblables à de minuscules cordes vibrantes :
chaque vibration correspondrait à une particule,
comme chaque fréquence sonore définit une note de
musique. Aussi poétique soit cette vision de la matière,
elle présente un inconvénient majeur, celui de se prêter
très mal à l'expérimentation. Elle reste donc une théorie
virtuelle dont l'impact est surtout d'ordre sociologique :
le gratin de la physique mondiale abonde en «cordistes»,
au détriment des spécialistes d'autres domaines, et la
physique a vu ses crédits focalisés dans une direction
trop théorique.
Lee Smolin, physicien réputé, explique à la fois les
promesses de la théorie et les excès auxquels elle a
mené, sans omettre de formuler quelques recettes pour
que la science ne retombe plus dans une telle ornière.