De tous temps, les hommes ont eu tendance à mythifier, sacraliser et déifier, vénérant
idoles de pierre et dieux de l'esprit. Aujourd'hui, de nouvelles divinités émergent
parmi les stars bien terrestres du sport, du cinéma et... du rock. Qu'ils aspirent
à la pureté du Paradis ou côtoient les forces de l'Enfer, les dieux du rock
n'ont cessé d'emprunter préceptes, images, vocabulaire, comportements et pratiques
à une religion, qui, jusque là, avait toujours fait bon ménage avec la musique.
Scènes rock et religieuses possèdent chacune leurs apôtres, fidèles et autres disciples,
toujours prompts à les célébrer par des cultes comparables en de nombreux
points. Ensemble, ils composent un puissant vecteur de propagation de la
foi. Mais quelle foi ? Le rock est-il une religion ? Face à un clergé défendant
son pré carré, tantôt hostile, tantôt favorable - s'accommodant même d'un «rock
chrétien» en plein essor - le rock compose avec de multiples croyances : judaïsme,
islam, hindouisme, satanisme... Comment le rock profane a-t-il pu ainsi pénétrer
le royaume sacré des Dieux ? Au prix de quelles tensions ? Pour quels résultats ?
Rock & Religion y répond en faisant le point sur les rapports étroits progressivement
tissés entre culture rock et cultes religieux, entre Dieu(x) et la
«musique du Diable».