Le 26 octobre 1977, au lendemain de la mort de sa mère, Roland
Barthes entreprend d'écrire un Journal de deuil.
Le propos de cette conférence donnée le 9 février 2010 au Collège
de France et publiée en commémoration du trentième anniversaire de
la mort de l'écrivain est de lire ce texte inclassable à la lumière de la
célèbre formule de Maurice Blanchot, «la littérature et le droit à la
mort».
Partant d'une question éminemment moderne - «qu'ai-je le droit, que
m'est-il permis d'écrire ?» -, Éric Marty suggère que ce Journal ne
pouvait exister qu'à titre posthume. Se situant, du vivant même de
l'auteur, en réserve de l'oeuvre, l'écriture approche au plus près de ce
«droit à la mort» - énigmatique et lointain -, qu'il s'agit ici d'explorer
et de faire entendre.