Comment Rome, de cité-État, devient-elle capitale d'Empire? Que signifient donc les entrées solennelles, les funérailles publiques des empereurs et leur divinisation, les triomphes et les jubilés? Voici ce qu'étudie cet ouvrage sur la longue durée, depuis le retour d'Auguste à Rome lors des dernières décennies de la République (Ier siècle avant notre ère) jusqu'à Constantin (IVe siècle après J.-C.).
En examinant les grandes cérémonies publiques, cette «enquête» permet de comprendre comment la légitimité de l'empereur dépend de sa capacité à conjuguer son destin et celui de la cité impériale. Grand pontife, père de la patrie, le souverain incarne un passé qui l'assimile à Romulus. Il est alors le garant de l'éternité de cette ville, mais au risque croissant d'une «décapitalisation» de Rome: désormais, l'essence même de la Cité, la romanitas, n'est-elle pas là où se trouve le prince?
Une telle étude renouvelle notre compréhension de l'histoire de l'Urbs en se plaçant résolument dans le cadre urbain: les institutions politiques et religieuses trouvent leur signification par leur inscription dans l'espace de la Ville, corps vivant mis en mouvement par l'épaisseur du passé, l'inscription du présent et les incertitudes de l'avenir.
Couverture Atelier Didier Thimonier