1082 : Gilbert de Brucourt, le premier seigneur de Roncey dont on connaît le nom, donne la moitié des revenus de l'église Saint-Côme et Saint-Damien à l'abbaye de Mortain. C'est le premier texte connu où le nom de Roncey (Roncheyum) est évoqué. Les archéologues font remonter l'église primitive au XIe siècle.
1944 : 21 juillet, 13 heures : dans un bruit assourdissant l'église s'effondre,
victime des bombardements alliés. Avec l'effondrement de l'église, c'est le
symbole d'un passé vieux de 900 ans qui disparaît ; c'est une page d'histoire qui se déchire. Les
lignes géométriques du nouvel édifice ont remplacé les volutes romano-gothiques de l'ancien.
Fin d'une époque aussi pour le bourg qui a grandi par touches successives. Ce bourg, lieu de
vie, dans ses entrelacs de sentes et de haies, de murets et de jardins, de cours et de pignons,
fera place à de vastes espaces bitumés et froids. Vides d'hommes. Vides d'âmes. Il n'y a plus
de charron, plus de bourrelier, plus de cordonnier... La vie va se nicher ailleurs, dans les
lotissements construits à la périphérie du bourg. Roncey connaît ses migrations quotidiennes
avec ses errants d'un monde nouveau. Roncey, commune rurale s'il en est, devient lentement
commune suburbaine.
2008 : ayant perdu plus du quart
de sa population de 1946
à 1975, en moins de trente ans, la commune de
Roncey semblait condamnée. Une politique
intelligente a permis d'accueillir de nouveaux
venus. Ils peuplent les zones pavillonnaires, ils
investissent dans les villages. Ainsi est-on
parvenu à enrayer une agonie dont l'issue
semblait à beaucoup inéluctable.
Il y a donc bien un Roncey d'hier et un Roncey d'aujourd'hui. Un avant et un après 1944 et
un aujourd'hui prometteur. Gardons-nous donc des jugements nostalgiques. Il n'y a pas de
bon vieux temps, si ce n'est celui de nos vingt ans.