« L'écriture de Nassuf est celle de la brousse. Une brousse révoltée
contre l'inhumanité de l'Homme, contre les attaques
incessantes faites à la terre qui l'a fait naître. Cet archipel qui
semble pour lui un deuxième père, aux côtés d'un premier qui le
soutient. Contre vents et marées.
L'écriture de Nassuf est aussi celle de la Négritude, ce courant
enragé qui l'a formé à la poésie.
Nassuf ne sait pas ce qu'il veut, ce qu'il doit faire. Au plus profond
de lui-même, derrière l'humilité qui fait qu'il ne veut pasy
croire, il sait qu'il a un rôle à jouer ; tous ceux qui le côtoient le
savent. Mais il est loin de savoir lequel.
Ces interrogations, il ne cesse de se les imposer, sans jamais trouver
de réponse. « Tenter de déchiffrer l'énigme qu'est l'Homme
dans toute sa complexité », finit-il par avouer pour expliquer sa
soif d'écriture. Y arrivera-t-il un jour ? Personne ne le sait. Suf
tout pas lui. »
Rémi Carayol
(Kashkazi, n° 20 décembre 2005)