Rubis sur l'ongle
Rubis-sur-l'Ongle, c'est ainsi qu'on le nomme.
Ce surnom, Pierre Marcandier le doit à son habitude de toujours payer comptant les gens qui se présentent chez lui. Car Rubis-sur-l'Ongle est usurier. Tapi dans un couloir sombre de la vieille masure qu'il occupe au n° 24 de la rue Rodier, il attend ses clients, chaque jour, de huit heures à dix heures.
Ce jour-là, c'est Robert de Bécherel qui vient frapper à sa porte. Ce jeune noble originaire de Rennes est venu s'installer à Paris pour y travailler, chez un ami de son défunt père. Mais ce père disparu lui a légué un héritage dangereux : la passion du jeu. Et lorsque Robert accompagne un soir son vieux camarade Gustave jusque dans les salons de la comtesse de Malvoisine, il ne résiste pas longtemps. Entraîné dans la spirale des jeux d'argent, pris dans les filets de la terrible Herminie, happé par les tourments de son amour pour mademoiselle Violette, il doit désormais se tirer d'un piège plus menaçant encore : la toile de Rubis-sur-l'Ongle.
Artistes sans le sou, aristocrates oisifs, sulfureuses demi-mondaines et malfrats machiavéliques sont les héros de Fortuné du Boisgobey qui, armé d'une plume savoureuse, nous livre une peinture sans concession de son époque et de ses contemporains.