Traditionnellement, l'art de la guerre est l'apanage des hommes.
Mais au IIe siècle après J.-C., Polyen, avocat et rhéteur vivant à
Rome, consacre plus d'un livre de son grand ouvrage Stratagèmes
aux femmes et à la part qu'elles y ont pris.
Exploits de courtisanes, opiniâtreté de reines combattantes,
courage de citoyennes qui font face à l'ennemi ou exhortent
leurs soldats de maris à se battre, épouses ou amantes bafouées
déterminées à se venger, Polyen fait l'inventaire de leurs hauts
faits : non seulement elles savent se prêter à des opérations
«non conventionnelles», mais souvent elles se montrent
redoutables, usant d'armes dites féminines : la séduction,
la perfidie et manipulation. Un bel hommage, entre clichés
misogynes et admiration.