Ibn Hajar al-'Asqalânî (1372/1448) est surtout connu pour ses monographies et son célèbre commentaire du Sahîh al-Bukhârî. Cependant, son érudition ne doit rien à sa plume. Il fut, aux dires de ses paires, un exégète accompli, un spécialiste du Hadith exceptionnel, un juriste chevronné et un hérésiographe confirmé. Élève du non moins célèbre philologue al-Fayrûz Âbâdî, il fut aussi un éminent homme de lettre, un féru d'histoire, de littérature, de poésie et de langue arabe. Si les compétences d'Ibn Hajar ne sont plus à démontrer, certains aspects de sa personnalité restent cependant méconnus, parfois même totalement ignorés. En particulier son engouement très prononcé pour la spiritualité et sa parfaite connaissance des doctrines et ouvrages des tenants de cette discipline.
Dans Le livre des prédispositions au Jour dernier, l'impartialité du spécialiste, ô combien louable, cède la place à la grandeur d'âme de l'épris de spiritualité. Dans cet ouvrage, se mêlent aux hadiths du Prophète (...) et anecdotes de ses Compagnons, les prémisses de sages avisés, les états d'âme de mystiques subjugués et les vers de poètes enflammés. Et si, comme le dit l'adage arabe : « L'éloquence réside dans la concision et la pertinence », alors Ibn Hajar nous a légué l'un des ouvrages les plus édifiants pour la foi du croyant et l'un des plus probants pour ceux qui aspirent à la félicité au Jour dernier.