Pendant des décennies, les hommes de la 'ndrangheta, la
mafia calabraise, ont bénéficié du silence et de l'indifférence
souvent intéressés, sinon complices, de l'Église. Il a fallu
attendre les années 1950 pour que se fassent entendre les premières
dénonciations et que l'organisation criminelle, qui calquait ses
propres rites d'affiliation sur la liturgie catholique, instrumentalisant
cérémonies, fêtes et symboles chrétiens pour imposer son pouvoir,
devienne un «cancer funeste».
Des villages calabrais au Vatican, du XIXe siècle au pape François,
Nicola Gratteri et Antonio Nicaso retracent l'histoire de ceux,
modestes prêtres ou plus hauts dignitaires, qui ont dit «oui». Celle
aussi de ceux, bien plus rares, qui ont eu le courage de dire «non»,
au péril de leur vie.