Irlande, terre des saints... Les «saints» ont peuplé l'Irlande au
Moyen Âge. Des écrivains ont rédigé leur vie et racontent leurs
miracles.
Mais quels buts ont poursuivi ces hagiographes ? Ont-ils voulu
promouvoir le monastère fondé par le saint ? Ont-ils témoigné du
soutien d'une dynastie à un culte. Ont-ils souhaité édifier les
fidèles ? Reprenant systématiquement les différentes oeuvres
conservées du haut Moyen Âge irlandais, l'ouvrage de Nathalie Stalmans
apporte des conclusions sur le contexte de chaque rédaction.
Quels qu'aient été leurs objectifs, les hagiographes ont mis en avant certaines caractéristiques
de la sainteté. L'analyse montre qu'au fil du temps, le caractère du saint s'est
transformé. Cette évolution révèle des changements dans la société irlandaise, elle suggère
une transformation des forces politiques en présence et reflète une transformation
des mentalités. Parallèlement, cette étude fait ressortir des éléments de continuité à travers
les époques. Le saint irlandais se définit par des caractéristiques propres. Il peut dès
lors être comparé à son homologue continental et une telle comparaison est fondamentale
à une époque où les missionnaires insulaires débarquent en nombre sur le Continent.
En débordant du cadre limité du Moyen Âge irlandais, c'est donc à une meilleure
connaissance de l'histoire européenne de la «sainteté» que cet ouvrage contribue.