Et si l'avancée se nourrissait de l'immobilité ?
Qui n'a entendu les questions insistantes et intrusives sur la « recherche d'emploi qui n'avance pas », le « besoin incompréhensible de solitude » ou le « deuil qui n'en finit pas » ? Qui ne s'est trouvé confronté au besoin impérieux de repli et à l'envie de tout envoyer paître ? L'épidémie de burn-out, le désengagement des jeunes générations et les démissions en masse questionnent le modèle des institutions panacées ou de l'entreprise comme voie royale.
Paresse ? Manque de courage ? Ou formidable force d'opposition, salutaire à l'agitation perpétuelle qui vampirise les forces de vie ? Une résistance qui ne dit pas son nom et s'organise sans mot d'ordre pour se reconnecter à l'essentiel ? Posons l'ancre. Laissons passer les trains qui nous éloignent de nous-mêmes. L'espace-temps gagné alimente déjà la renaissance à venir.