Etonnante George Sand ! Elle nous a laissé sur l'amour, le plaisir et, plus généralement, le rapport entre hommes et femmes, des pages sublimes, bouleversantes de modernité. "Scandaleusement" libre pour son époque, elle a prouvé par l'exemple, contre vents et critiques, qu'une femme pouvait être à la fois amante et mère tout en s'assumant pleinement dans son métier.
Ni hagiographique, ni à proprement parler historique, cette pièce tente avant tout de nous plonger dans l'intimité de ce personnage hors du commun que fut George Sand, en l'imaginant au bord de la mort dialoguant avec la jeune femme qu'elle fut à trente ans.
Deux âges de la vie se confrontent à l'heure du bilan. Drôles, sensuelles, parfois grivoises, souvent émouvantes, George et Sand ne se font pas de cadeaux ; au lecteur/spectateur de compter les coups, avec sans doute une grande jubilation.
Acteur, auteur et metteur en scène, Thierry Debroux, formé à l'INSAS à Bruxelles, s'impose aujourd'hui par sa dramaturgie originale où il mêle réalité et fantastique au service d'un véritable récit qui, comme dans Le livropathe par exemple, se reconstitue peu à peu, à mesure que les personnages se dévoilent.
Sand : Est-ce ma faute si, par une sorte d'instinct maternel, nous avons toujours préféré les hommes fragiles, si nous avons toujours recherché la faiblesse plutôt que la force ?
George : Tu dis vrai : sitôt qu'on m'inspire une grande pitié, on me possède. Les hommes aux épaules et au cerveau robustes m'ennuient très vite.
Sand : Chopin toussait avec une grâce infinie et Musset a travaillé toute sa vie au suicide de son intelligence. Dieu sait si je les ai aimés ces deuxlà !
George : Cela doit être une erreur commune à bien des femmes que de confondre l'amour et la maternité. L'un de nos rôles préférés n'est-il pas celui de l'infirmière ?