Sans classe ni place
Pierre vient d'une sorte de nulle part social, sans classe ni maison pour le protéger. Il transforme progressivement son destin : il découvre la chaleur que procure une place auprès des autres, une place comme celle des autres. Il aborde le monde avec la liberté, et parfois le succès, de celui qui n'en connaît pas les règles.
Ce livre ne relate pourtant pas une « belle histoire ». Il montre que l'on peut s'emparer de son histoire, malgré la violence, le mépris et l'isolement. Il raconte qu'on est rarement seul, comme un extraordinaire héros ou une pure victime face au monde : l'amour, l'amitié et la complicité de quelques fées permettent de subvertir un destin social. Mais il souligne en même temps que l'on n'abandonne jamais ses origines. Pierre entre ainsi en société sans oublier les images d'une mère sans limites affectives, d'un père en prison, et de la violence des normes. Cette tension est au coeur du récit : on peut s'emparer de son histoire mais on n'échappe jamais à ce que l'on est.