Des OGM au nucléaire et au téléphone mobile, nous
vivons à l'ère de la technoscience. Soumise aux
impératifs du marché, étroitement dépendante des
lobbies industriels, cette alliance très efficace de
science et de marketing a une tendance naturelle à
confondre profit et bien public, précipitation et progrès.
Cela suscite des expressions mille fois entendues mais
rarement analysées : «le nucléaire ne pollue pas»,
«sans les OGM, la planète va mourir de faim» ou «les pesticides sont
indispensables à l'agriculture».
Jean-François Bouvet, biologiste et grand amateur de chasse aux idées
reçues, et Corinne Lepage, eurodéputée et spécialiste des questions
environnementales, goûtent l'une après l'autre ces tartes à la crème
indigestes. Non, on ne s'éclairerait pas à la bougie s'il n'y avait pas le
nucléaire ; non, l'insecticide Roundup n'est pas inoffensif ; non, le changement
climatique n'est pas d'origine astronomique, et non encore, le principe de
précaution n'est pas opposé au progrès des techniques.
En une vingtaine de chroniques acides et très bien documentées, les auteurs
mettent à bas les arguments douteux de ceux qui ont tout intérêt à ce que le
citoyen se désintéresse des questions environnementales... À défaut de
trouver rapidement autre chose, ces derniers auront désormais un mal fou à
briller en société.