« Je suis la plus violente des femmes que je connaisse, j'ai mis le feu à mon enfance, déflagré ma mémoire, tué beaucoup de gens pour me sauver la peau, cette violence je l'ai apprise et je l'ai répétée, je l'ai lue sur les lèvres, croisée au fond des yeux, décelée dans les gestes et les peaux hérissées, ramassée sur les chairs agrippées de mes mains, cette violence aujourd'hui je sais d'où elle me vient, elle me vient de ma mère et de ses mères avant, de mon père et de ses pères avant, elle me vient du silence. »
De son éveil aux peaux des autres à la réappropriation de son corps féminin, la narratrice dissèque les événements fondateurs de sa quête d'identités. Elle pose un regard lucide sur les rapports qui nous forgent et nous déterminent. Et sur ceux, salvateurs, qui tendent à la tendresse et à la réconciliation.