Santé et grande précarité
L'exclusion par le soin des populations roms
La santé dégradée exclut de la vie sociale ; c'est tout particulièrement le cas des populations roms vivant en bidonville, qui représentent la frange la plus miséreuse de la société.
Cet essai retrace les parcours de soin de personnes totalement marginalisées, sans aucune ressource sauf celle de la mendicité. La prise en charge médicale se fait par des associations (en l'occurrence, Médecins du Monde) qui accompagnent les plus pauvres dans le système de soin, afin de les guérir. La médiation s'avère vitale, car sans elle des populations entières resteraient sans soins d'aucune sorte, puisque dépourvues de tout capital social ou de capabilités pour accéder à l'organisation de santé ; ce qui serait une atteinte aux droits de l'homme.
La recherche montre surtout que, pour les Roms comme pour tous les précaires, la santé est profondément déterminée par leur manière de vivre et le contexte social et culturel qui les porte. L'apport à la sociologie de la pauvreté est qu'histoires de vie et parcours de soins sont intimement liés. Pour les politiques de santé, on montre l'existence d'une « filière des pauvres » dans le système de soins, orientée vers l'hôpital public. Plus que jamais, l'accès aux soins et le renoncement à se soigner sont deux marqueurs essentiels de la grande pauvreté contemporaine.