Dans l'Ouest américain, au lendemain de la
guerre de Sécession. Echouée au milieu de nulle
part, sous un soleil aux relents de mort, une maigre
garnison de soldats, démobilisés, démoralisés,
oubliés par l'histoire. Ils attendent la relève, qui ne
vient pas. A leur tête, le major Robert Cutter,
mélancolique et tourmenté, s'efforce de maintenir
un semblant d'ordre et d'humanité parmi ses troupes,
et de ne pas perdre la raison.
Mais la torpeur du désert est bientôt troublée par l'apparition de
deux femmes, arrachées aux Indiens lors d'une sanglante expédition
menée par les soldats de Cutter et quelques pionniers. La première
rescapée raconte l'horreur de quatre années de captivité. L'autre ne
dit pas un mot, reste à l'écart, maudit en secret l'enfant qui pousse
dans ses entrailles, et se réfugie sous les flancs de l'étrange cheval aux
reflets bleus qui ne la quitte jamais. Qui est Abigail Buwell ? Que
racontent ses yeux égarés, ses hurlements dans la nuit ? Est-elle
encore de ce monde, ou est-elle devenue «sauvage» ? Sous l'égide à
la fois maléfique et rédemptrice de cette femme à l'agonie, l'avant-poste
2881 s'apprête à sombrer dans le chaos barbare.
Avec ce premier roman inouï de beauté, splendide méditation sur
la perte, la douleur et l'étrangeté, Melanie Wallace s'impose comme
l'une des voix les plus fortes et singulières des lettres américaines.
Une révélation.