« Son doigt blanchit sur la détente du Colt. Je ferme les yeux au moment où un clic ridicule suspend mon réflexe de peur. Étonnée, elle tourne l'arme vers elle pour vérifier le barrillet. Son visage explose dans l'instant et un tunnel s'ouvre en lieu et place de son oeil gauche. »
D'abord l'arme du crime, classique ou effrayante, révolver, marteau, cendrier, araignée, seringue... Ensuite le théâtre des événements, un paysage urbain, un lieu isolé ou le décor d'une vie domestique dont l'inquiétante quotidienneté stimule l'imagination. En seulement deux images, nous voici entraînés dans une zone à risques où projeter peurs et fantasmes. La photo ne nous désigne jamais l'assassin mais nous invite à le deviner, ainsi que son mobile.
De ce dispositif, Marc Villard investit le hors-champ en vingt courts textes qui se jouent des codes du roman noir tout en plongeant dans des réalités sociales glaçantes.