Chronique d'une obsession
Scott Walker ? Un puzzle à lui tout seul. L'éphèbe taciturne des tubes mélodramatiques des Walker Brothers, faux frères brièvement rivaux de la Beatlemania. Le fan de Brel et de Bergman, dessinant en quatre albums la carte d'une pop orchestrale inouïe, sans égale ni prise avec l'époque. Le crooner à la dérive gravant par contrat une variété country, plus tard reniée. Le revenant des années 1980, que des outsiders new wave remettent en lumière. Le chanteur vénéré par David Bowie. Le musicien que Brian Eno n'a pas réussi à produire. L'artiste autarcique des trois décennies suivantes, raréfiant ses disques et sa voix, sculptant la matière sonore, tournant le dos au lyrisme passé, sans souci d'image ou de réputation. Nœl Scott Engel, dit pour l'éternité Walker.
Obsédé par sa musique, détaché de tous ses à-côtés, la gloire y compris. Faisant naître aussi l'obsession chez qui l'écoutait. Ce livre en est la preuve, qui éclaire d'un jour singulier la plus obscure des icônes de l'histoire pop.