On distinguait autrefois les civilisations
d'après la nature du matériau qui
prévalait : âge de pierre, âge du bronze,
âge du fer. En ce début de XXIe siècle,
on parle d'un «âge de l'information»
ou d'une «société de la connaissance».
Certains, en effet, proclament déjà
«la fin de l'âge des matériaux».
La notion de dématérialisation, apparue
vers 1990 comme une tendance
des techniques modernes et un impératif
d'écologie industrielle, désigne
une diminution de la matière dans les
biens de consommation. Aujourd'hui,
les nanotechnologies renforcent l'espoir
de s'affranchir de la matière
par les pouvoirs de l'esprit.
Ne s'agit-il pas plutôt en l'occurrence
d'une forme de contrat avec de nouveaux
matériaux, ingénieux et partenaires ? Loin
de nous acheminer vers une civilisation
de plus en plus spirituelle, nous sommes
entrés de fait dans «l'âge des matériaux».