En 1990, Octavio Paz déclare, à propos de
Semáforos, semáforos (Sémaphores, sémaphores), qui
vient de gagner le Prix de la Fondation Loewe :
«Sémaphores, sémaphores est un livre brillant, qui,
au sein d'une remarquable unité de langage, de
ton et de thèmes, déploie une grande variété
de mètres, de rythmes et de formes poétiques.
Nouveauté et traditionalisme, esprit et invention
verbale, dialogue intelligent, à la fois ironique
et fasciné avec notre tradition, spécialement
celle du modernisme hispano-américain. Bref,
un livre très personnel et qui provoque en moi
un joyeux éblouissement.» Avec ce recueil,
Jaime Siles, l'un des principaux poètes de la
Génération novísima dont l'oeuvre est une quête
à la fois langagière, ontologique et esthétique,
parvient, par-delà une écriture gongorine et
des inflexions postmodernes inédites chez lui
jusqu'alors, à amorcer une nouvelle étape de sa
production poétique qui marque les prémices
d'un lyrisme existentiel. Sémaphores, sémaphores
est un important livre de transition qui ne saurait
se résumer qu'à un simple et très habile jeu sur la
versification bien que ce dernier soit manifeste et
empreint à la fois d'humour et de gravité.