Séminaires cliniques
« J'ai entendu ce genre d'affirmation : " On ne devrait soumettre aux étudiants que des cas simples. " Cela n'a aucun sens. Je n'ai jamais rencontré ni entendu parler d'un cas simple... Jamais ! D'un certain point de vue, je préférerais vous voir suivre une supervision horrible et compliquée plutôt que conduire une analyse horrible et compliquée. Donc, je vous en prie, apportez-nous ici les pires aspects d'une situation, puisque nous ne sommes pas dans la situation elle-même. »
Lors de ces séminaires cliniques, organisés par la Société brésilienne de psychanalyse dans les années 1970, des analystes soumettent à W. R. Bion les problèmes rencontrés avec leurs patients. Plus d'une cinquantaine de « situations analytiques » sont ici examinées, constituant un recueil unique sur la façon dont Bion liait sa pensée à sa pratique. Ces échanges, très accessibles et dont la simplicité apparente peut surprendre, ne mobilisent aucun jargon théorique et témoignent sur le vif de ce que peut être une « supervision », étape indispensable de la formation de l'analyste.
Dans l'essai publié en préface, François Lévy, psychanalyste, retrace avec clarté le parcours intellectuel de Bion au sein du mouvement et de la théorie psychanalytiques. En distinguant la part qui relève du travail avec le patient de celle qui revient à l'analyse de l'analyste, il interroge les notions de transfert et de contre-transfert et, à la lumière des enseignements de Freud, Bion et Lacan, examine la question délicate et toujours controversée de la formation psychanalytique.