Combien y a-t-il de manières d'employer la langue ? Wittgenstein pensait qu'il y en avait d'innombrables. John Searle conteste ici la validité de cette intuition, en offrant une taxinomie des actes de langage qui précise et clarifie les critères indiqués auparavant tant par Austin que par l'auteur lui-même dans son précédent ouvrage. Les actes de langage. Les six autres essais du livre se proposent de rendre compte des énonciations qui sont non littérales ou non sérieuses. Quand un locuteur fait une énonciation «littérale», il «veut dire ce qu'il dit». Quand il fait une énonciation «sérieuse», il se présente comme lié par elle. Mais que se passe-t-il quand le sens de l'énonciation dépasse le sens de la phrase dite, comme dans les actes de langage indirects (par exemple, lorsqu'on pose une question pour donner un ordre, ou pour demander un service à quelqu'un) ; ou quand il s'en écarte totalement, comme dans la métaphore ? Comment expliquer que le discours de fiction n'engage pas la responsabilité de son auteur ? John Searle montre que sa théorie des actes de langage permet d'apporter une réponse à ces questions : il analyse de prés la stratégie d'inférence que le locuteur-auditeur doit former dans chaque cas, et montre le rôle qui revient a l'information d'arrière-plan dans le processus de compréhension du sens de l'énonciation. Ces réflexions conduisent l'auteur à préciser ce qu'il entend par sens littéral de la phrase, ainsi qu'à dégager les relations entre théorie des actes de langage et théorie de la syntaxe.