Fin du XIXe siècle, Budapest plongée dans la brume de l'hiver.
Que vient chercher Szomjas, le vieil homme nostalgique, en revenant sur les lieux de sa jeunesse aux Sept Hiboux ? Pourquoi Józsiás, l'écrivain de trente ans en quête de notoriété, doit-il affronter tant d'obstacles dans ses projets littéraires et dans sa vie amoureuse ? Que peuvent bien se dire ces deux personnages ? Krúdy nous fait revivre cette « fin de siècle » où se heurtent les générations et leurs idéaux.
Krúdy, avec l'oeil d'un cinéaste, nous offre des tableaux d'hiver envoûtants, propices au rêve et aux visions. Guidé par le désir d'aventure, il nous conduit dans les rues aux noms imagés, donne vie à leurs quartiers, révèle les odeurs, dévoile ses mets préférés.
Tel le Danube « en marche », le roman nous réserve des surprises. Le courant d'abord léger, malicieux, nous entraîne peu à peu dans les profondeurs de l'âme, les contradictions des personnages complexes et attachants, la tragédie, mais aussi l'amour passionné omniprésent. Les femmes - Leonôra, Zsófia, Aldáska -, vrais ressorts de ses héros, « mènent le monde ».
Pour être classique, Sept Hiboux n'en est pas moins un roman très actuel et visionnaire. Krúdy, profondément hongrois, poète, nous livre ici une oeuvre d'intérêt universel.