À une époque où l'on demande toujours plus d'autonomie à nos
enfants, l'auteur invite à réfléchir à la question complexe du
sentiment de solitude chez l'enfant et l'adolescent. Qu'est-ce
que la solitude psychologique ? Comment s'articule-t-elle à l'isolement
réel ? Comment s'acquiert la capacité d'être seul ? Le sentiment
de solitude est-il toujours conscient ? Comment se manifeste
la souffrance de la solitude ?
S'il est rarement évoqué par les enfants eux-mêmes - alors que
nombreux sont les adultes qui disent, dans l'après-coup, en avoir
souffert dans leur enfance -, le sentiment de solitude apparaît
comme une composante intrinsèque du développement. Il est
l'agent affectif du long processus de séparation-individuation du
sujet grandissant. L'enfant, qui naît à la subjectivité dans la dépendance
à autrui, éprouve progressivement sa solitude psychique. Il a
le sentiment de penser seul, de désirer seul, d'être unique... Mais, à
côté de ces dimensions maturatives du sentiment de solitude, existent
aussi des dimensions souffrantes : sentiment de ne pas être
aimé, de ne pas exister aux yeux des autres, d'être exclu, marginal,
abandonné, sans recours face à l'adversité... Tout au long de son
enfance, le sujet est ainsi confronté à un paradoxe des relations
humaines : il découvre et apprivoise sa propre solitude en présence
d'autrui, il doit apprendre à être «seul parmi les autres».
Cet ouvrage apporte des repères utiles pour appréhender les souffrances
contemporaines telles que l'hyperactivité, les dépressions,
les troubles des conduites ou les diverses addictions qui peuvent être
interprétées comme les symptômes d'une «psychopathologie de la
solitude».