Severin est lycéen à Bergen, puis part faire ses études à la capitale, Kristiania. Pour ce fils de petit épicier, et arrière-petit-fils de gens miséreux devenus clochards et alcooliques, c'est un autre monde qui s'ouvre a lui. Amené à fréquenter les enfants de la haute-bourgeoisie norvégienne, Severin est en proie aux affres de l'ascension sociale. Une ascension vertigineuse. Trop vertigineuse.
Amalie Skram s'est inspirée d'un fait divers ayant défrayé la chronique. S'attachant à comprendre selon quel mécanisme on tombe dans la délinquance, elle recrée le parcours et les origines sociales de Severin, trouvant là la trame du cycle Les gens de Hellemyr. Au-delà du déterminisme dont ses romans sont empreints, Severin offre des portraits très nuancés de personnages et des tableaux ciselés de la Norvège de la fin du XIXe siècle. L'auteur donne libre cours à ses opinions très radicales pour l'époque sur la religion, la situation des femmes, les différences sociales, qui viennent ponctuer un récit émouvant. Sans concession à l'esthétique et avec tout l'art de la littérature réaliste.
Severin est le dernier des trois volets qui constituent le cycle Les gens de Hellemyr.