À l'automne 1970, journalistes, députés et policiers s'interrogent.
Dans la foulée de mai 68, une nouvelle pathologie sociale semble
contaminer la France : l'invasion des sex-shops. Leurs visées
répressives finissent par créer un type de magasins particuliers
aux vitrines opacifiées : interdits aux mineurs, spécialisés dans la
pornographie, contrôlés par la police.
Magasins ridicules ? Abcès urbains ? Lieux de regroupement de
pervers ? Les sex-shops sont dénoncés par des groupes politiques
locaux qui obtiennent rapidement le soutien de la loi.
À l'intérieur des magasins, le travail des vendeurs obéit à d'autres
règles : il faut classer les DVD, nettoyer les cabines, conseiller les
clients mais respecter leur volonté d'anonymat.
À la fois enquête sociologique et histoire des sex-shops, ce livre
raconte comment un monde spécifique s'est progressivement
construit, façonné par ses acteurs (entrepreneurs, vendeurs, fabricants)
comme par ses détracteurs (élus, associations, riverains).
Un monde en voie de disparition ? La mode des sex toys, la vente par
correspondance et sur Internet ou l'ouverture de sex-shops «féminins»
font en tout cas imploser un groupe qui n'avait guère d'unité.