Le sexe peut-il nous rendre heureux ? Posée par Freud dans Malaise dans la civilisation, cette question fut au départ des réflexions de Leo Bersani sur la sexualité, la psychanalyse et l'art.
Dans ses travaux antérieurs (Baudelaire et Freud, Théorie et violence), Leo Bersani soulignait, après Freud et Lacan, l'affinité de la sexualité avec l'agressivité et la pulsion de mort plutôt qu'avec le bonheur. Il précise ici sa critique d'une certaine foi queer en un bonheur sexuel enfin libéré des impératifs de la normativité hétérosexuelle et (mariage gai aidant) homosexuelle.
Par son appel à de « nouveaux modes relationnels », Foucault a suscité chez Bersani un nouveau point de départ, qu'oriente une subjectivité en correspondance sensuelle avec le monde : non plus le désir, mais ce que comportent de plaisir les différentes façons dont nous nous relions au monde.
Ce sont là les formalisations d'un sujet esthétique et, partant, d'une nouvelle éthique.