«W. H. Auden, poète et critique, donnera des cours sur Shakespeare à la Nouvelle École de recherche sociale à partir de mercredi.
Mr Auden a annoncé qu'à cette occasion (...) il se propose de lire toutes les pièces de Shakespeare dans l'ordre chronologique.»
Cet entrefilet parut dans le New York Times du 27 septembre 1946, signalant une rare occasion d'entendre un des grands poètes du XXe siècle commenter l'oeuvre de Shakespeare.
Méticuleusement reconstituées par Arthur Kirsch et par Alan Ansen, qui devint le secrétaire et l'ami du poète, ces conférences font entendre la voix unique du poète, qui nous parle avec clarté et éloquence tout au long de ces pages. Auden y fait allusion à Homère, Dante et saint Augustin, à Kierkegaard, Ibsen et T.S. Eliot, tirant ses exemples de toute la richesse de la littérature et de l'opéra européens aussi bien que des journaux et magazines, des films et dessins animés de son époque. Le résultat est un exemple magistral de cette «conversation à bâtons rompus» qu'était la critique selon Auden. Véritable entretien entre la vaste pensée d'Auden et l'oeuvre de Shakespeare, ces conférences préludent à un grand nombre d'idées développées ultérieurement dans les ouvrages en prose du poète - une prose où, comme l'a noté un critique, «tous les artistes du passé vivent et parlent entre eux».
«Les conférences d'Auden sur Shakespeare sont un mélange merveilleux d'intelligence ferme et patiente et d'intuitions fulgurantes - fougueuses, affranchies de toute influence, ingénieuses, n'ayant peur de rien, libérées de tout aspect de piété sirupeuse et respirant l'intelligence.»
Ce livre est publié à l'occasion du trentième anniversaire de la mort d'Auden (York, 1907 - Vienne, 1973) simultanément avec Quand j'écris je t'aime, sa grande réflexion poétique sur le thème de l'amour et de la poésie. Du même auteur sont parus dans la collection Anatolia Le Prolifique et le Dévoreur et Journal de guerre en Chine (en collaboration avec Christopher Isherwood).