Si j'avais su...
Dans la suite de ses travaux, Stanley Cavell livre ici son éloge le plus
personnel de l'inaperçu, du contingent, de l'accidentel. Cette autobiographie
intellectuelle, peu habituelle, traite de l'esthétique, du langage, de la morale
parallèlement à l'enfance et à la paternité, aux joies et aux malheurs du quotidien,
aux problèmes de la vie domestique. Journal philosophique - daté du moment
de l'écriture - et récit des événements - rapportés en décalé - alternent dans un
balancement temporel où le recours constant à cette double subjectivité produit
un effet inédit de distance et d'intimité. Dans la surprise sans cesse recommencée,
l'ordinaire ouvre à des redécouvertes magistrales sur Shakespeare, Thoreau,
Emerson, Kierkegaard, Wittgenstein ou Beckett.
Jamais sans doute, autant n'avait été montré de la fabrique qui conduit à se
découvrir, ou à se redécouvrir, philosophe.