Il se dégage du jeu de saxophone soprano de Sidney Bechet une qualité
flambloyante qui fait de l'autodidacte de la Nouvelle-Orléans un cas unique
dans l'histoire du jazz. Et si sa période «française», évoquée dans le CD1, a laissé
à juste titre des souvenirs impérissables dans notre mémoire nationale, elle
ne doit surtout pas occulter les authentiques chefs-d'oeuvre que ce phénomène
avait gravé quelque dix années auparavant en compagnie de ses compères
d'outre-Atlantique (CD1). De même, la séduction immédiate de la sonorité de
son saxophone ne nous fera pas oublier la profonde émotion distillée par les accents de sa clarinette dans certaines
faces du CD2.